Écriture & procrastination : 4 raisons qui vous freinent (et comment les contourner)
- Romain Logist
- 7 sept.
- 5 min de lecture
Dernière mise à jour : 7 oct.
Très souvent on associe la procrastination à de la flemme.
Mais quand il s’agit d’écriture, c’est un peu plus compliqué que ça. Beaucoup d’auteurs ont des idées, une envie d’écrire… mais ça ne sort pas. Pour différentes raisons. Et plus les jours passent, plus le blocage peut s'installer.
Dans cet article, je vous propose de s'attarder sur 4 freins qui peuvent apparaître chez tous le monde. Et pour chacun, une piste simple pour avancer, à votre rythme, sans pression.
1. Trouver du temps quand on a déjà une vie bien remplie
"J’aimerais écrire, mais avec mon boulot, mes trajets, mes soirées qui filent, je n’y arrive pas."
Ce n’est pas un manque de motivation. Ce n’est pas de la flemme. C’est juste la réalité de beaucoup d’auteurs : écrire en parallèle d’un job à temps plein, ce n’est pas simple. Les journées sont parfois longues, il y a les enfants pour certains, la vie sociale... La fatigue peut s'accumuler et on peut vite se retrouver en fin de journée sans avoir écrit une ligne.
Avant d'essayer à trouver une solution à ce problème qui finalement n'est rien d'autre que la réalité, je préfère rassurer tout le monde : ne pas écrire tous les jours ce n'est pas grave. Même chaque semaine, en fonction de la vie de chacun, ce n'est pas la fin du monde. Ce qu'il faut éviter, c'est que un jour devienne une semaine, une semaine devienne un mois, un mois deviennent six mois et six mois, une année...
🎯 Comment contourner ça ?
Commence petit. Très petit, s’il le faut.Trouve 30 minutes dans ta semaine où tu peux t’isoler, poser quelques phrases, ou juste t’immerger dans ton univers. Même si ce n’est que quelques lignes. Ce sont ces petits moment-là qui te permettront de rester connecter à ton projet.
Écrire ne doit pas être un poids en plus dans ton agenda. C’est parfois ce qui allège le reste, ça doit rester avant tout un plaisir, une manière de se s'évader.
2. Le manque de structure
"Je veux écrire, mais je ne sais pas par quoi commencer."
C’est un blocage plus courant qu’on ne croit. Beaucoup d’auteurs ont l’idée, parfois même une ambiance, une scène forte, un personnage en tête… mais pas de structure autour.Résultat : l’écriture n’avance pas, le doute s’installe et on passe à autre chose...
Il n’y a pas de méthode unique. Dans le monde de l'écriture, on sépare souvent les auteurs en deux : les architectes et les jardiniers. De mon côté je trouve que c'est un peu plus complexe que cela et ça mériterait un article complet sur ces différents types de profils.
Mais pour résumer, on parle des architectes pour les personnes qui vont poser un plan précis avant de se lancer, scène par scène, tout balisé au préalable, faire des fiches de personnages etc.
Les autres seront jardiniers. Ce sont ceux qui qui vont travailler sans trop savoir où cela les mènera, au feeling. L'histoire va progresser en même temps qu'ils écrivent.
Encore une fois, je trouve cela un peu réducteur, mais la question qui est malgré tout importante, c’est : qu’est-ce qui vous convient, à vous ?
🎯 Comment contourner ça ?
Personnellement, j’aime partir du début (ce qui va mettre l’histoire en mouvement) et de la fin (la tonalité, le dernier coup de théâtre, l’émotion que je veux laisser). Ensuite, j’essaie de tracer un chemin entre ces deux points. Ce n’est pas figé : lors de l’écriture de mon premier livre, j’avais une idée bien précise de la fin… que j’ai finalement adaptée. Les personnages ont évolué, certains événements ont changé, mais en substance, l’esprit de cette fin est resté.
Si je devais me situer, je dirais que je suis plutôt jardinier, mais j'ai malgré tout effectuer un travail de plan pour avoir un minimum de scénario en tête.
Trouver sa structure, sa façon de travailler, est un élément important pour avancer sans trop se casser la tête, de manière fluide.
3. Le perfectionnisme déguisé
"J’ai commencé, mais je retravaille toujours les mêmes 3 chapitres."
Le perfectionnisme a souvent bon dos, mais il cache parfois une forme d’auto-sabotage discret.
En peaufinant à l’extrême, vous évitez l’inconfort d’avancer… et le risque de vous confronter au jugement des autres. Je connais un écrivain qui a écrit une série de trois tomes sans jamais les faire lire par personne et donc, sans jamais tenter sa chance pour une éventuelle publication.
Dans ce cas de figure, ce type de perfectionnisme est contre-productif, il vous bloque.
Vous n'aurez jamais quelqu'un qui vous dira "Ok maintenant ton livre est parfait, vas-y, envoie le." Est-ce qu'un livre peu seulement être parfait ?
À un moment, il faut simplement se dire qu'on a fait un travail de qualité et sauter le pas.
🎯 Comment contourner ça ?
Une solution peut être de se fixez une règle simple, par exemple : pas de retour en arrière tant que le premier jet n’est pas fini.
Ou alors, accordez-vous une seule séance de relecture par mois. Pas plus.
Vous aurez tout le temps de corriger plus tard, une fois que le texte existera vraiment.
Une autre solution est de faire appel des alpha-lecteurs qui vous accompagneront durant toute l'écriture de votre manuscrit. C'est une méthode de plus en plus populaire et cela peut être une manière d'éviter d'avoir toute la pression à la fin du premier jet.
4. L’isolement (même involontaire)
"Je me sens seul avec ce projet. Mon entourage s'en fiche."
Écrire est un acte solitaire. Mais quand il devient trop isolé, il peut perdre tout son élan. L’absence de retour, de cadre, ou simplement de lien humain peut suffire à tuer la motivation.
🎯 Comment contourner ça ?
Créer vous un cercle. Que ce soit la famille ou des amis. Et si votre entourage direct n'est pas trop livre, essayer d'étendre vos recherches. Que ce soit dans un café-écriture, un groupe de lecture (en ligne ou en réel), des forums de discussion, certains site web... Le partage est réellement un ajout positif à ne pas sous estimer.
Et bien sûr, si vous préférez un regard extérieur plus pro, un accompagnement ponctuel via un alpha ou un bêta-lecteur peut aussi vous apporter beaucoup.
Conclusion
Écrire, ce n’est pas toujours simple. On peut avoir des idées plein la tête, une vraie envie d’y arriver… et malgré tout se sentir bloqué. Pas parce qu’on est paresseux ou pas fait pour ça, mais parce que la vie, le doute, le manque de temps ou l’isolement s’en mêlent.
L’objectif de cet article, ce n’est pas de culpabiliser ou de donner des recettes miracles. C’est juste de dire : tu n’es pas seul. Ces blocages arrivent à tout le monde, moi y compris.
Et parfois, il suffit d’un petit ajustement, un créneau dans la semaine, une idée de structure, un retour extérieur, pour relancer la machine.
Prenez ce qui vous parle, laissez le reste, testez, adaptez. Et surtout : n’attendez pas que tout soit parfait pour écrire. Avancez à votre rythme. C’est déjà beaucoup.





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